Flowers of Evil: Baudelaire and The Fountain of Blood
La Fontaine de Sang
Il me semble parfois que mon sang coule à flots,
Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots.
Je l'entends bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
À travers la cité, comme dans un champ clos,
Il s'en va, transformant les pavés en îlots,
Désaltérant la soif de chaque créature,
Et partout colorant en rouge la nature.
J'ai demandé souvent à des vins captieux
D'endormir pour un jour la terreur qui me mine;
Le vin rend l'oeil plus clair et l'oreille plus fine!
J'ai cherché dans l'amour un sommeil oublieux;
Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles
Fait pour donner à boire à ces cruelles filles!
— Charles Baudelaire
The Fountain of Blood
It feel sometimes like my blood is gushing out,
like the rhythmic sobbing of a fountain.
I can hear it flow with a deep undertone,
my hand searching in vain for a wound.
Throughout the city like an open field,
it leaves me, making small islands of cobblestones.
Quenching the thirst of each creature,
and everywhere the color red stains nature.
I have often asked of fallacious wines,
to deaden for a day the terror that haunts me.
Wine brings a clear eye and a sharp ear!
I was looking at love like an absent-minded slumber,
but for me love was nothing but a bed of nails.
Designed to quench the thirst of cruel women!
-Translation by GothDaddy, Flowers of Evil. Los Angeles, La Maison du Velour Rouge, 2021.